Com’era, Dov’era
Réhabilitation-reconstruction d'un corps de ferme en 17 logements et 2 locaux associatifs/commerciaux
Client
VENTIM
Architectes
AL PEPE architectes
Lieu
Wolfisheim
Surface
1410m²
Budget
2 900 000€ HT
Calendrier
Phase PC en cours
Catégories
Ce corps de ferme magnifique dans sa composition, ses entremêlements constructifs, ses détails, ses matériaux nobles et ses colombages sur cour si atypiques, est dans un état d’effondrement, de fissuration et de déformations avancées, qui s’aggravent de jour en jour. Dans l’état, une réhabilitation n’est plus pertinente si elle aboutit au final au remplacement de tous les éléments historiques au prix de dépenses exorbitantes.
Par ailleurs, le caractère agricole de l’existant (stockage et étable) semble en contradiction avec le programme envisagé (ensemble de logements et locaux associatifs) impliquant l’adaptation des niveaux de planchers, modification substantielle des façades, création de stationnements, etc…
Mais attendre un autre projet permettant une réhabilitation fine et coûteuse, avec un programme impliquant peu de modifications de l’aspect nous semble relever de la gageure et promettre cet ensemble remarquable à la ruine.
Nous avons donc imaginé un processus et une approche patrimoniale différente, mais nous paraissant pertinente sur ce site. L’idée est de lister les éléments remarquables de ces ouvrages : pièces de colombages et de charpente, moellons de grès des Vosges, corbeaux en bois et en grès, encadrements grès, tuiles plates type Biberschwanz. Il s’agit ensuite de privilégier un démontage soigné d’un maximum d’éléments plutôt qu’une démolition lourde. Et de réutiliser ces éléments dans le cadre d’une reconstruction complète du corps de ferme.
L’idée est de conserver le paysage patrimonial de ce site, en respectant strictement les implantations extérieures des bâtiments, le principe de la cour intérieure, les volumes de toiture existants, le dessin des colombages et la matérialité générale (grès des vosges, bois, briques ocre-beige, tuiles plates).
Cette approche oscillant entre le « Com’era, Dov‘era » vénitien, les reconstructions des châteaux-forts japonais et les restaurations « augmentées » d’un Viollet-Le-Duc entend redonner une seconde vie à ces édifices remarquables plutôt que de les laisser s’effondrer dans une relative indifférence, ou, au moins, impuissance. Perpétuer la mémoire du lieu, plutôt que la laisser mourir par rigidité idéologique.